Réunis aux Pays-Bas, les ministres de l'intérieur de l'UE ont décidé de soutenir financièrement la création de systèmes d'asile nationaux en Mauritanie, au Maroc, en Algérie, en Tunisie et en Libye. Mais ils n'ont pu se mettre d'accord sur l'éventualité de créer des centres de transit pour les demandeurs d'asile dans ces pays.
.........
La seule annonce concrète issue de la réunion informelle de Scheveningen (Pays-Bas) a été le déblocage de 1 million d'euros, financé à 80 % par la Commission européenne et à 20 % par les Pays-Bas, pour aider les pays d'Afrique du Nord (Mauritanie, Maroc, Algérie, Tunisie et Libye) à développer un système d'asile national avec un personnel formé.
"Il s'agit de soutenir ces pays pour qu'ils améliorent leur capacité administrative", a affirmé le commissaire européen aux affaires intérieures, Antonio Vitorino.
.........
Mais la mise en œuvre de cette décision risque d'être particulièrement compliquée avec la Libye, point de passage vers l'Italie, qui n'est pas signataire de la convention de Genève sur les réfugiés, pratique le refoulement des demandeurs d'asile (comme les Erythréens) et dont les ONG dénoncent les mauvais traitements infligés aux centaines de milliers d'immigrants sur son territoire.
..........
Concernant les idées aussi floues que controversées du ministre de l'intérieur allemand, Otto Schily, et de son homologue italien, Giuseppe Pisanu, de créer des "centres de transit" dans ces pays pour traiter les requêtes des candidats à l'asile ou à l'émigration dans l'UE, les ministres sont restés prudents.
........
L'an dernier, le Royaume-Uni avait proposé la création de camps dans les pays d'Afrique du Nord, où les demandeurs d'asile arrivés dans l'UE auraient été envoyés en attendant une réponse. L'idée de ces "camps" avait été promptement rejetée.
M. Schily, qui n'est guère soutenu par son gouvernement, a remis l'idée sur la table et propose la création de "centres" de traitement des demandeurs d'asile dans les pays de transit, notamment en Afrique du Nord.
.........
Seuls 10 % des gens demandant l'asile dans l'UE sont reconnus comme réfugiés,..., le reste étant des immigrants économiques, ce qui revient selon lui à poser la question de la possibilité d'une immigration légale dans l'UE.
Un accord existe entre les Etats sur cette lecture de l'immigration vers l'Europe. D'ailleurs, en 2003, 192 000 demandes d'asile (contre 306 000 en 2002, un chiffre qui montre l'efficacité des mesures dissuasives) ont été déposées dans l'UE et à peine 25 000 ont été acceptées.
........
Lemonde.fr, avec AFP et Reuters
Le Figaro are o "viziune" putin diferita atunci cind titreaza, despre aceiasi intilnire: "Immigration clandestine : l'Europe veut se protéger"
Iata mai jos ideile articolului.
La politique d'asile, notamment l'idée italo-allemande controversée de créer des centres d'accueil pour réfugiés ou immigrants hors de l'UE, sera au centre d'une réunion informelle des ministres européens de l'Intérieur, aujourd'hui(01 octobre 2004-n.n.), à Scheveningen (Pays-Bas).
......
L'Union européenne va débattre aujourd'hui, à La Haye, d'une proposition italo-allemande très controversée, qui consiste à ouvrir des camps pour demandeurs d'asile en Afrique du Nord. L'idée n'est pas nouvelle. Elle avait été lancée, en 2003, par la Grande-Bretagne, alors confrontée au problème des réfugiés de Sangatte. Londres suggérait à ses partenaires de regrouper les demandeurs d'asile dans des camps en Croatie, avant qu'ils n'entrent sur le territoire de l'Union. Le projet britannique avait soulevé un tollé parmi les associations de défense des réfugiés, le HCR soulignant son incompatibilité avec la convention de Genève. Lors d'une réunion au sommet, la France et l'Allemagne avaient dit tout le mal qu'elles pensaient d'une telle idée, obligeant la Grande-Bretagne à battre en retraite et à durcir ses propres règles dans son coin.
.........
Le projet qui revient aujourd'hui sur la table des ministres européens de l'Intérieur n'est guère différent de l'initiative britannique, si ce n'est qu'il est défendu par l'Allemagne et par l'Italie ; et qu'on ne parle plus de camps en Croatie, mais en Libye ou en Tunisie.
......
L'accord de la Libye est acquis, répète-t-on à Rome. Il suffit que l'Union donne son aval et finance le projet pour qu'il démarre. Pour Schily, cela ne fait plus de doute, l'idée des camps est bonne. Il faut juste la présenter de manière plus «correcte» pour qu'elle soit acceptée à l'unanimité.
Prenant avec énergie le relais de Londres et Rome, Berlin pourrait faire pencher la balance au Conseil des ministres en sa faveur. «Les problèmes de l'immigration doivent être réglés de manière pragmatique, en laissant l'idéologie de côté», insiste Otto Schily. «Face à ces débarquements tragiques, on ne peut pas rester sans rien faire. Il faut des solutions. Si ce n'est pas celle-là, qu'on me propose autre chose de mieux !» ajoute-t-il, lassé de ces polémiques sans fin.
Dans sa formulation, la proposition allemande est beaucoup plus présentable que ne l'était l'ébauche britannique.
..........
Malgré l'insistance de l'Allemagne, les pays nordiques, comme la Suède, ne sont pas emballés par ce projet. La France n'y est pas non plus très favorable. Elle craint «l'appel d'air que créeraient ces nouveaux Sangatte», qui risquent d'être convoités par les trafiquants, au nez et à la barbe des autorités. Si le HCR donne son aval, la France pourrait y réfléchir à deux fois. Pour l'instant, les Nations unies sont sceptiques, redoutant que l'Union ne se débarrasse à peu de frais de ses obligations en matière d'asile. Le statut de ces camps reste très flou. «De quoi parle-t-on exactement ? interroge Diedrik Kramers, porte-parole à Bruxelles. De centres d'information pour migrants ? De centres examinant les demandes d'asile ? De centres de détention pour les personnes interceptées en mer ?»
De son côté, la commission sortante redoute les problèmes juridiques liés à la gestion de centres parrainés par l'Union en dehors de ses frontières. Des scrupules que ne partage pas le futur commissaire aux Affaires judiciaires et intérieures, Rocco Buttiglione, l'ancien ministre de Silvio Berlusconi. Le commissaire italien a multiplié, cet été, les déclarations publiques, en faveur de l'ouverture des camps en Libye.
....
No comments:
Post a Comment